Himitsu no neya – 秘密の閨 –

DUMONT Aurélien
Musique Lyrique
ISMN 979-0-56025-269-8
60'
PO
Artchipel

24

Fév

2022

70,00 

Ma découverte du Japon, en avril 2010, fut déterminante dans l’évolution de mon travail compositionnel.
Elle a donné lieu à une réflexion sur plusieurs niveaux qui s’est manifestée jusqu’à présent au sein de cinq pièces – les trois pièces de mon cycle Nara (2010), ma pièce pour choeur, shô et ensemble Croisées dormantes (2011) et ma pièce pour violoncelle solo ensemble et électronique Epopées – pauses pluitées (2012).
Au sein de ces pièces, la question du lien entre éléments hétérogènes – très importante dans le shintoïsme, ainsi que le rapport entre la fixité et la mouvance – très présente dans la musique traditionnelle comme le Gagaku par exemple, ont été au centre de mes préoccupations.
C’est après une lecture passionnante sur les contes et légendes au Japon que j’ai découvert l’histoire d’Adachigahara. Cette histoire est également à la base d’une pièce de théâtre Nô du même nom extrêmement populaire au Japon, que j’ai eu la chance de voire lors de mon avant-dernier séjour à Tokyo, au Théâtre National en juillet 2011. Il est intéressant de noter que dans la pièce de Théâtre Nô Adachigahara, seule la fin de l’histoire nous est contée – des moines demandent le gîte dans une mystérieuse cabane en forêt où habite une vielle dame ; le plus jeune d’entre eux découvre qu’elle se révèle être une sorcière « Oni » qui dévore ses hôtes. Toute la première partie, qui se concentre sur le passé de cette vielle dame, bien plus tragique, ne figure pas dans la pièce : elle existe dans la tradition orale. J’ai alors pensé à travailler sur le lien entre ces deux pendants d’une même histoire.
Ainsi, le projet de cet opéra pose la question centrale de la représentativité ; cette question s’exprime par la réécriture de l’histoire – réalisée par la spécialiste du Nô Sachiko Oda et par l’élaboration d’une musique en ombres, à la fois présente et cachée, qui exclu toute forme d’exotisme et qui s’appuie sur l’hétérogénéité et la fixité déjà esquissée dans les pièces susnommées.
Constitué de neuf paravents et de deux interludes, Himitsu no neya fait également référence au conte de Barbe Bleue (dont les points de rencontre avec notre sujet sont étonnants), par l’utilisation d’O.E.M (Objets Esthétiquement Modifiés) issus d’Ariane et Barbe Bleue de Paul Dukas.
La subtilité du matériau est mise en relief par la création d’espaces musicaux électroacoustiques environnementaux et évanescents. Se tisse alors un discours musical étrange, empreint d’une expressivité délicate et ouverte sur le monde, d’une fragilité fuyante et intime.
Aurélien Dumont

Description

Information additionnelle

Poids0,300 kg
Dimensions297 × 42 × 1 cm
Support

PDF, Papier