Zhōng

Zhōng cherche à mettre en valeur l’alto sous la forme d’un Capriccio, en lien avec celui de Henri Vieuxtemps. Elle reprend l’idée de l’arpège du début du Capriccio de Vieuxtemps mais en sens inverse, comme pour en donner une « version miroir ».
Zhōng signifie « milieu » en chinois, et fait partie de l’appellation de l’alto comme instrument « du milieu ». Cet idéogramme est composé de quatre traits, soit horizontaux, soit verticaux, dessinés dans un ordre précis. L’œuvre musicale suit cet ordre de construction et un parallèle est ainsi défini entre le trait et le son. Entre chaque trait, une partie de transition est exposée, permettant de passer plus naturellement d’un élément à l’autre, et rappelant l’idée de « milieu », comme constitutif même de la forme. Deux éléments musicaux se complètent : l’un exposé au début, très harmonique, et l’autre plus mélodique, que l’on retrouve entièrement vers la fin, dans l’imaginaire d’une chanson traditionnelle chinoise. Cette pièce, donnant l’impression d’une grande improvisation, essaie de montrer différentes facettes de l’instrument, entre sonorités multiples, technique virtuose, et expressivité.
Grégoire Rolland