Benedictus

Lorsque Mara Dobreco m’a proposé d’écrire une pièce pour son projet de disque Le fruit du silence – dans lequel figure notamment la sonate op. 110 – je me suis souvenu des passionnants écrits que Romain Rolland a consacrés aux dernières œuvres de Beethoven. J’y avais découvert, grâce à lui, les carnets d’esquisses de Beethoven, qui en disent tant sur son processus de création. On y observe que durant l’été 1821, le compositeur travaillait à plusieurs œuvres en même temps : la Missa solemnis et les Sonates pour piano op. 110 et op. 111. C’est ainsi que les esquisses du Benedictus de la Messe et celles de l’op. 110 s’entremêlent intimement, faisant apparaître de façon nette les liens qui unissent ces deux pages dans l’esprit
de Beethoven.
C’est à partir de quelques motifs trouvés dans ces esquisses que j’ai écrit ce bref morceau pour piano. Je l’ai dédié à Mara Dobresco.
Philippe Hersant