Le Grand Saut

Un grand saut dans la vaste étendue qu’est la musique contemporaine aujourd’hui. Voilà le sujet d’écriture que j’aichoisi d’exploiter pour cette pièce, dédicacée à Camille Coello. Au-delà de cette notion musicale, Le Grand Saut raconte avant tout une histoire ; celle d’un chemin parcouru après une grande page tournée. Un saut dans le vide… Mais avecun « après ».
L’introduction se symbolise donc par une grande chute infernale (précédée de quelques élans hésitants) mise en musique par des groupes de notes largement exploités de la musique moderne (entre autres de Béla Bartok), comme pour signifier les dernières paroles d’une musique modale… Elle termine sa course en « plongeant » profondément dans la 4ème corde de l’alto, la plus grave. C’est ainsi que la musique se retrouve dénuée de tout repère. Éclatée en mille morceaux par l’atterrissage… Il faut tout reconstruire… Alors des premiers sons, plus concrets, jaillissent tout d’abord de l’instrument. Des sons qui prennent forme dans le temps, grâce à l’espace laissé entre chaque intervention. Jusqu’à se rapprocher pour faire naître une ritournelle. De celle-ci éclosent les premiers rythmes, qui donneront place petit à petit à une boucle rythmique impassible. Cette dernière s’imposera comme l’élément à surmonter. L’ultime objectif pour atteindre une sérénité, en découvrant à nouveau la modalité tant convoitée à l’origine, accompagnée cette fois-ci des nouvelles couleurs assimilées sur le chemin.
François Vallet-Tessier