Postlude

L’histoire de cette pièce révèle une amitié qui nous lie Patrick Langot et moi depuis l’enfance, avec en toile de fond une passion commune pour la musique. Elle fut écrite et conçue pour se placer au sein de son premier disque monographique Praeludio, mêlant les époques dans l’unité du prélude, de Bach à Gubaidulina, en passant par Gabrielli.
Par esprit non de contradiction, mais d’amusement, j’ai souhaité nommer cette pièce Postlude. C’est un écho à l’esprit baroque constituant cette forme libre, ouverte. Elle est constituée d’un thème ternaire et lent, simplement exposé au début, qui, à l’image d’une passacaille vient se lover sur lui-même, se varier constamment (chaque variation est annoncée par une lettre dans la partition) et voyager sur une large étendue de l’instrument, tant sur le plan des hauteurs que des modes de jeu.
Mais ce n’est pas pour autant un exercice de style. Elle résonne du souvenir de l’idée que je me fais d’un prélude ; et peut-être le délitement vers la fin a-t-il représenté pour moi le désir de revenir au son et à son écrin le plus indispensable : le silence.
Benoît Menut