Passacaille

Dans ses toutes premières mesures cette pièce pour alto s’apprête, semble-t-il, à respecter fidèlement les règles de la passacaille, cette forme musicale ancienne, dont le nom, d’origine espagnole (pasar, (marcher) et calle, (rue), donc « marcher dans la rue ») fait référence aux musiques de processions qui répétaient sans cesse, en le variant, le même motif.
Ici, le motif continûment répété est constitué des 12 sons de la gamme chromatique. Comme dans les passacailles de l’époque baroque il est énoncé dans un rythme ternaire. Mais cette belle régularité se détraque rapidement. Bientôt surgissent des ruptures de rythmes, des changements de tempo. Le motif initial se déforme et se transforme peu à peu, sans cesser toutefois d’être reconnaissable. Les climats varient sans cesse, de même que les modes de jeu (pizzicati, harmoniques…)
La pièce entière joue ainsi sur les contrastes entre rigueur et liberté, unité et variété, austérité et fantaisie.