Le Phénix

Depuis plusieurs années, j’ai la chance de collaborer régulièrement avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand. C’est ainsi que sont nées les œuvres Iroise, pour violoncelle solo et Caraïbes, pour deux violoncelles, présentes sur mon album monographique Les Îles (Harmonia Mundi, 2020). L’année suivante, Emmanuelle Bertrand a créé Souvenirs de Così, pour deux violoncelles, commande du Festival international de violoncelle de Beauvais.
Nous avons eu l’envie d’explorer ensemble une écriture pour violoncelle et orchestre avec un concerto. Intitulé Le Phénix, il est inspiré par un poème de Paul Eluard (1895-1952), écrit un an avant sa mort dans un recueil éponyme.
Comme souvent dans mon travail, la musique et la structure de la pièce sont inspirées par un texte, un poème, par la musique des mots, leur architecture, leur rythme, leur harmonie. Et ce poème, nous l’avons choisi Emmanuelle et moi en nous accordant au sujet de « l’espace poétique » de la pièce.
Cette œuvre se veut intensément lyrique et parfois en « violoncelle augmenté » avec l’orchestre. L’amour narré ici est le dernier, le crépusculaire que vit le poète, et j’ai souhaité, à ma manière, « calquer » la musique sur ses six strophes.
Le Phénix, c’est aussi un chant intime, celui porté par l’amour que je vis.
Benoît Menut