Trois Partitas

Un difficile mais merveilleux projet proposé par Gary Hoffman et Lydia Shelley : écrire trois duos en regard des Six Suites de Bach, exercice difficile et passionnant.
Chaque Partita en un seul mouvement étant jouée entre deux Suites comme si le besoin d’être deux venait rompre une certaine solitude, le besoin de raconter quelque chose ensemble.
Comment oser écrire de la musique autour de ces chefs-d’œuvre ? Merveilleuse et lourde tâche…Comment pénétrer l’intimité de Jean-Sébastien Bach et écrire en miroir de ce langage unique ?
J’ai organisé mon travail et pensé à un mode d’écriture en relation stylistique avec les Six Suites pour violoncelle et me sont venues alors, certaines formules faisant partie de mon ADN, je veux dire l’intégration du langage de Bach qui ma suivi tout au long de ma vie aussi bien dans mes classes d’écriture qu’en tant qu’instrumentiste. L’osmose s’est faite assez rapidement comme si ma nature musicale était heureuse de côtoyer ces harmonies si évidentes ainsi que les chromatismes qui lui sont chers et qui sont d’un modernisme incroyable. Ne pas écrire « trop Bach » et cependant que mes Partitas aient tout leur sens dans ce contexte.
L’émotion et l’excitation ont été permanentes tout au long de ce long et difficile travail. Son écriture s’infiltrant dans la mienne. Tonale ? Atonale ? Chaque Partita est un tout et cependant lié par ce que représente l’intégralité de ces Suites. Elles se déclinent de la façon suivante :
La première Partita entre les troisième et cinquième Suites, la deuxième Partita, entre les deuxième et quatrième Suites et la troisième Partita, après les première et sixième Suites.
Je préconise cet ordre-là car je les ai écrites en fonction des enchaînements mais tout est possible et même de jouer ces Partitas en tant que pièces indépendantes.
Nous sommes tous les trois dans une unité de pensée pour vivre cette belle aventure. Écrire pour Gary et Lydia a été un grand bonheur.
Graciane Finzi